Explication suplémentaires
sur les illusions optico-géométrique
Depuis plusieurs siècles nous avons proposé
différentes explications aux illusions géométriques.
Les plus convaincantes s’accordent sur trois points
fondamentaux :
- Les illusions sont du domaine perceptif et n’ont
rien à voir avec les pensées ou le raisonnement.
En effet, bien que vous sachiez que la galerie suivante
sera remplie d’illusions optico-géométriques,
cela ne voue empêchera pas de voir les déformations.
- Les illusions ne naissent pas dans la rétine (voir
explications des illusions), elles apparaissent presque
aussi nettement lorsque l’élément inducteur
est placé devant un oeil et l’élément
test devant l’autre oeil. Elles prennent donc naissance
dans le système visuel au-delà du corps grenouille
latéral (c’est la partie du cerveaux qui analyse
les informations visuelles pour 80% d’entre elles),
là où convergent pour la première foi
les informations en provenance de chaque oeil.
- Les illusions ne résultent pas du mouvement des
yeux. En effet, elles apparaissent dans toute leur netteté
lorsque la durée d’exposition est trop brève
pour que l’œil ait le temps de balayer la figure.
Classification des illusions optico-géométriques
:
Si nous tentons de classifier les illusions en fonction des
causes de déformation, il apparaît évident
qu’aucune classification ne peut être satisfaisante.
En effet, certaines illusions ont des explications multiples.
Il importe néanmoins, ne serait-ce que pour avoir une
idée de la variété de ces illusions,
d’essayer de les classifier sommairement.
La mise en relation des grandeurs :
De nombreuses figures d’illusion produisent une mise
en relation de grandeur des éléments de la figure.
Il en résulte généralement un effet de
contraste : la grandeur apparente des éléments
les plus grands est surestimée par comparaison aux
plus petits, et inversement. Nous avons aussi invoqué
le principe d’assimilation, suivant lequel, lorsque
les différences sont minimes entre les plus grands
et les plus petits éléments, nous avons tendance
à les croire de même taille. En effet, nous assimilons
l’élément test à l’élément
inducteur plus grand (donc une surestimation de l’élément
test) ou plus petit (donc une sous-estimation de l’élément
test). Le contraste paraît évident lorsque la
différence entre l’élément inducteur
et l’élément test est plus importante.
Le cercle central de la configuration de gauche paraît
plus grand que celui de la configuration de droite.
a) exemple de contraste: le cercle intérieur de
la figure de gauche paraît plus grand que celui de
la figure du centre alors que le cercle intérieur
de la figure de droite paraît plus petit que celui
de la figure du centre.
b) exemple d'assimilation: le cercle intérieur de
la figure de gauche paraît plus grand que le cercle
extérieur de la figure de droite.
La division de l'espace:
Un espace qui est divisé ou occupé par de nombreux
éléments apparaît généralement
plus grand qu’un espace qui ne l’est pas. L’exemple
typique est celui de l’illusion d’Oppel-Kundt.
La distance entre A et B paraît plus longue que la
distance entre B et C.
La verticalité:
Une ligne verticale paraît plus longue qu’une
horizontale de même longueur car le mouvement des yeux
qui est lié aux lignes horizontales est plus facile
à exécuter qu’un mouvement vertical. L’exemple
le plus fréquemment cité est le T inversé,
mais il faut noter que cette forme donne lieu à des
effets d’illusion compétitifs parce que, en plus
de la surestimation liée à la verticalité,
il y a un effet de contraste de grandeur produit par la mise
en relation entre la verticale et chaque segment de l’horizontale.
Nous obtenons un pur effet de la verticalité en utilisant
plutôt la figure en forme de L.
Dans les deux figures, la verticale paraît plus longue
que l'horizontale, alors qu'elles sont physiquement de la
même longueur.
Les effets d'angles:
Les illusions dues à des effets d’angles sont
très nombreuses et elles sont sans doute parmi les
plus spectaculaires.
Nous nous appuyons appuyé sur deux principes pour
les expliquer.
Nous avons tendance à surestimer les angles aigus
et à sous-estimer les angles obtus. Nous avons qualifié
ceci de principe d’orthogonalité, étant
donné qu’il s’agit, dans les deux cas,
d’une tendance à ramener l’angle vers un
angle droit. Ce principe permet d’expliquer aisément
les illusions de Zöllner et de Hering, mais il peut aussi
s’appliquer à l’illusion de Poggendorff
et à celle de Müller-Lyer.
De même, nous avons tendance à surestimer les
côtés d’un angle obtus et à sous-estimer
ceux d’un angle aigu. L’illusion de Müller-Lyer
en est un bon exemple.
Les lignes horizontales semblent incurvées, alors
qu’elles sont physiquement droites et parallèles.
- La ligne du haut paraît plus courte que celle du
bas.
La perspective:
La présence de traits suggérant la perspective
entraîne des illusions de grandeur. À même
grandeur physique, une forme paraissant plus éloignée
qu’une autre sera vue plus grande et inversement. Nous
avons tenté de généraliser ce principe
à plusieurs illusions. Ainsi, l’illusion de Ponzo,
qui pourrait être également considérée
comme une illusion de mise en relation de grandeur, est fréquemment
expliquée par un effet de perspective. De même,
l’illusion de Sander peut être considérée
comme une illusion de perspective, puisqu’elle suggère
que la figure est un rectangle présenté en perspective.
La diagonale de droite paraît plus courte que celle
de gauche alors qu’elles sont toutes les deux identiques.
La courbure des arcs de cercle:
La courbure apparente des arcs de cercle varie en fonction
de leur longueur. Les arcs courts sont vus plus plats que
les arcs longs.
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Courbure des arcs
de cercle. |
Les trois lignes semblent avoir des courbures différentes,
alors qu’elles ont la même courbure.
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